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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

La colonoscopie

Examen essentiel pour le dépistage des cancers du côlon

De plus en plus pratiquée par les gastro-entérologues, la colonoscopie (ou coloscopie) est devenue incontournable dans le dépistage des cancers du côlon et l’ablation des polypes. Cet examen consiste à examiner l’intérieur du côlon et du rectum à l’aide d’une fiibre optique.

Rappel : en 2003, les gastro-entérologues ont dépisté environ 38 400 nouveaux cas de cancers du côlon. Ce cancer, qui cause 16 000 décès par an, représente 15 % de l’ensemble de tous les cancers. Vous l’aurez compris, le cancer du côlon est un véritable problème de santé publique. Rappelons également que les polypes, ces petites tumeurs bénignes appendues sur la paroi interne du côlon, peuvent dégénérer en authentiques cancers. Les gastro-entérologues les appellent d’ailleurs des «graines de cancer». Toutes ces raisons font de la colonoscopie un examen indispensable dans le dépistage et le diagnostic précoce du cancer du côlon, et dans le traitement des polypes. La colonoscopie permet en effet d’inspecter tous les replis de la paroi interne du côlon et du rectum et parfois des derniers centimètres de l’intestin à l’aide d’une figrêle («iléon»). Elle permet de dépister des petits cancers ou des polypes indétectables par les autres techniques, comme le lavement baryté par exemple.

Fibre optique

La colonoscopie consiste en l’introduction d’ un endoscope dans l’anus. L’endoscope est une sorte de tuyau assez souple d’environ 1 m 50 de long et 1 cm de diamètre, constitué de nombreuses fibres optiques qui vont conduire la lumière dans le tube digestif. L’image est transmise sur un petit écran. Le gastro-entérologue peut même faire des photos en cours d’ examen. L’ endoscope est pourvu de pinces et d’instruments divers destinés à saisir et retirer les polypes et à prélever les lésions suspectes afin d’ en faire l’ analyse (biopsies).

Régime sans résidu

Vous l’aurez compris, la colonoscopie nécessite d’avoir un côlon et un rectum vides de toutes matières fécales lors de l’examen, au risque sinon de recouvrir les parois internes du tube digestif. En effet, des dépôts sur les parois pourraient masquer une tumeur colique… sans parler des désagréments pour le gastro-entérologue. D’où l’ intérêt du fameux «régime sans résidu» qui consiste, les deux jours précédant l’examen, à ne plus consommer d’ aliments riches en fibres, comme les fruits, le pain et les légumes verts. La veille de la colonoscopie et le jour même, il faut boire rapidement 2 litres d’une préparation liquide destinée à «nettoyer» l’intérieur du côlon. Ne soyez pas étonné si cette préparation spéciale déclenche une diarrhée dans les heures qui suivent : c’est l’effet attendu ! Une diarrhée de liquide clair, c’est-à-dire sans matière fécale, atteste de l’efficacité du «nettoyage». Plus que l’endoscopie elle-même, c’est surtout le «nettoyage» de l’intestin qui est mal accepté.

Insufflation d’air

Le patient est allongé la plupart du temps sur le côté gauche. La colonoscopie nécessite l’insufflation d’air dans le tube digestif, au moyen de l’endoscope lui-même, afin de bien déplisser la muqueuse colique. C’est surtout ce remplissage d’air qui rend l’examen désagréable ou douloureux.

Sous anesthésie générale

D’où la nécessité d’une anesthésie de confort pour le patient, d’autant que cet examen dure environ 30 minutes. Anesthésie est synonyme de consultation pré-anesthésique… et donc d’anesthésiste ! La colonoscopie se pratique le plus souvent à l’hôpital ou en clinique, dans une salle dédiée aux endoscopies. Il s’agit le plus souvent d’une anesthésie générale courte qui n’endort pas complètement le patient. Selon les cas (anesthésie profonde, malade fragile, ablation de polypes…), on peut être amené à garder le patient 24 heures sous surveillance. La plupart des patients sortent le jour même, quelques heures après la colonoscopie, sous réserve qu’ils n’aient pas à conduire leur voiture et qu’ils ne soient pas seuls chez eux dans les heures qui suivent leur retour.

En définitive, quand faire une colonoscopie ?

Comme on l’a vu, la colonoscopie permet de dépister les cancers, de prélever des zones suspectes et d’enlever les polypes. La présence de sang dans les selles après 50 ans, dépisté par un test hémoccult (bandelette réactive), est une indication à passer une colonoscopie. Avant 50 ans, la présence d’un antécédent familial de cancer du côlon et, à plus forte raison, d’une forme familiale de cancer du côlon, rend cet examen indispensable. C’est également un examen de surveillance après l’ablation chirurgicale d’un cancer.

Accidents de parcours

La colonoscopie n’est pas dénuée de risques, heureusement fort rares :
• Perforation du côlon
• Hémorragie

Effets secondaires

• Constipation dans les 2 à 3 jours qui suivent
• Douleurs en cours d’examen

La colonoscopie virtuelle, oui mais…

Appelée aussi «coloscanner», la colonoscopie virtuelle permet de visualiser le côlon. Des images obtenues avec un examen de l’abdomen par un scanner dit «hélicoïdal» sont reconstituées en trois dimensions grâce à l’ informatique. Cette colonoscopie nécessite la même préparation qu’une colonoscopie classique. Non invasive, la colonoscopie virtuelle nécessite toutefois l’insufflation de gaz dans le côlon. Cette technique s’avère moins performante que la colonoscopie classique car elle ne visualise que les éléments en relief et non les ulcérations ou les lésions planes. En outre, les polypes de moins de 10 mm et surtout de moins de 5 mm peuvent passer inaperçus. Et la découverte d’un polype colique impose le recours à la colonoscopie classique pour des biopsies ou l’ablation de tumeurs. En définitive, la colonoscopie virtuelle mérite encore d’être améliorée pour devenir un bon examen de dépistage.

Les réponses à vos questions

• Après une colonoscopie, quand peut-on reprendre son travail ?
On peut envisager de reprendre son travail 24 heures après l’examen.

• Quand peut-on remanger normalement après l’examen ?
Le jour même.

• Que dois-je faire si je n’ai pas bien suivi le régime sans résidu ou si je n’ai pas pu avaler la boisson prescrite ?
Inutile de passer la colonoscopie dans ces conditions : le gastro-entérologue risque d’avoir du mal à visualiser votre tube digestif dans de bonnes conditions. Appelez-le et annulez votre rendez-vous.

• Faut-il attendre longtemps avant d’avoir les résultats de la colonoscopie ?
Non. Les résultats de la colonoscopie sont connus le jour même au réveil du patient. En revanche, il faudra attendre une bonne semaine au moins avant d’avoir les résultats des biopsies et/ou de l’examen des polypes. Les résultats sont envoyés au médecin traitant.

• Faut-il être à jeun ?
Oui, comme avant tout examen fibroscopique et anesthésie.

• Dois-je arrêter mon traitement personnel ?
Tout dépend de la nature du traitement. Il est fréquent d’arrêter un traitement par aspirine dans la semaine qui précède l’examen. N’hésitez pas à prendre conseil auprès de votre médecin ou de l’anesthésiste.

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