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La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Naturopathie : quel avenir pour les médecines douces en général et pour la naturopathie en particulier ?

En 2007, un sondage réalisé par l’IFOP a révélé qu’un Français sur deux était devenu consommateur assidu de médecines douces (homéopathie, acupuncture, ostéopathie...). Un autre chiffre éloquent : 52 % des patients français suivis en cancérologie utilisent une médecine douce en complément de leur traitement.

LES MÉDECINES DOUCES
Mais qu’entend-on exactement par “médecines douces” ? Eh bien, il s’agit de médecines “différentes” qui appliquent d’autres méthodes de soins que celles de la médecine classique, académique, dite “médecine conventionnelle”. La liste des médecines douces, appelées aussi “complémentaires”, “alternatives”, “parallèles” ou “naturelles”, est infiniment longue.
Une distinction de base est à opérer entre :
les systèmes de santé traditionnels, ayant défini et codifié un ensemble de méthodes de soins (massages, pratiques corporelles, pharmacopée, réforme alimentaire, jeûne thérapeutique, méditation… ) s’adressant à l’homme en tant que système vivant ;
les méthodes de soins particulières, parfois élaborées ou inspirées de méthodes de soins traditionnelles, et abordant l’homme sous un certain angle : physique (thérapies manuelles), physiologique (thérapies médicinales), psycho-émotionnel (psychothérapies), énergético-informationnel (thérapies énergétiques)… L’acupuncture, par exemple, est une méthode de soin énergétique issue de la médecine traditionnelle chinoise.
Les deux principaux systèmes de santé traditionnels actuels sont la médecine chinoise et la médecine ayurvédique. L’OMS a classé la naturopathie immédiatement derrière ces deux médecines traditionnelles.

LA NATUROPATHIE
La naturopathie est une éco-médecine, une médecine de terrain, qui enseigne comment vivre le plus sainement possible, comment optimiser sa santé, comment stimuler les capacités d’auto-régulation, d’auto-réparation, d’auto-guérison de l’organisme par le recours à des moyens exclusivement naturels (hygiène alimentaire, gestion du stress, exercice physique, techniques thérapeutiques douces…).

Elle intègre des emprunts aux enseignements traditionnels, s’inspirant tout particulièrement de ceux d’Hippocrate de Cos (460-370 av. J-C), dont elle a retenu 7 grands principes :
> d’abord ne pas nuire
> suivre la nature
> traiter la cause
> enseigner
> considérer l’homme total
> drainer, détoxiquer
> prévenir.

Le principe premier de la naturopathie est donc “primum non nocere” : d’abord ne pas nuire. Un tel principe peut devenir règle de vie : ne pas nuire à autrui, ne pas nuire aux animaux, ne pas nuire à la nature, ne pas nuire à son organisme. Une telle éco-attitude a pour vertu de diminuer grandement le niveau de souffrance provoqué ou enduré.

LA MÉDECINE ALLOPATHIQUE
La médecine classique — dite allopathique — fonctionne selon d’autres principes. Pour traiter une pathologie, elle a recours à des médicaments chimiques produisant des effets contraires (“anti-“) à ceux de la pathologie à combattre. Dans 90 % des cas, l’action est purement symptomatique. Le problème est que ces effets contraires s’accompagnent souvent de réactions anormales, d’effets indésirables, les fameux “effets secondaires”.
Dans le N° 108 de Belle-Santé, on a pu lire le témoignage saisissant et édifiant de parents dont l’enfant a été soigné par une dermatologue pour un problème d’acné juvénile. Elle lui a prescrit un médicament de synthèse auquel il a très mal réagi (douleurs diffuses, changement de comportement, problèmes oculaires…). Pourtant, la spécialiste ne s’en est nullement alarmée. L’état de santé de l’adolescent a donc continué à se dégrader, ce qui se traduisit quelques mois plus tard par une dépression et des tentatives de suicide. Il s’avère que l’on a répertorié… 152 effets secondaires à ce médicament, dont la dépression et les tentatives de suicide !

MÉDECINES DOUCES, MÉDECINES D’AVENIR
Il faut bien en convenir : il s’écoulera encore beaucoup de temps avant que n’émerge en France un système de santé mettant en œuvre les moyens nécessaires pour évaluer l’efficacité et la place de telle ou telle approche thérapeutique non conventionnelle au sein d’une médecine intégrative. Il n’empêche que l’avenir s’annonce prometteur pour les médecines douces, non seulement parce que les gens sont de plus en plus désireux de prendre en main leur santé et d’être soignés par des thérapies naturelles et non toxiques, mais aussi parce que la question de la préservation de sa santé va devenir de plus en plus d’actualité en raison du vieillissement progressif de la population(1).
On observe déjà les prémices de ce changement, de cette aspiration légitime à une “santé durable”. Dans la petite commune de Bretagne dont je suis originaire, et qui compte environ 8 000 âmes, l’offre de soins est déjà en train de s’élargir tout “naturellement”. Ces dernières années sont arrivés un ostéopathe, un étiopathe(2) et un praticien en shiatsu(3). Une naturopathe vient de s’installer récemment à 200 m de la maison de mon enfance. En outre, deux magasins, plus une coopérative bio, permettent aux habitants de s’approvisionner en aliments de qualité et d’avoir à leur disposition un large choix de compléments alimentaires. Pareille situation eut été inimaginable une génération plus tôt !

AUTOGESTION DOUCE
L’absence d’encadrement de la pratique de nombreuses médecines douces a contraint les praticiens à s’auto-organiser, à établir des chartes, des codes de déontologie, des registres nationaux de praticiens ayant suivi un cursus d’enseignement reconnu par la profession. Pour éviter toute mauvaise surprise, mieux vaut donc a priori s’adresser aux fédérations, aux organismes concernés. À défaut, ne pas hésiter à demander ses titres au praticien.

NOTES :
(1) Des projections réalistes montrent qu’en France, les sexagénaires et plus représenteront plus du tiers de la population en 2050, soit plus de 25 millions de personnes ! Cette évolution démographique se vérifie déjà au sein du corps médical. En effet, l’âge moyen des 200 000 médecins en activité est de 48,3 ans. L’effectif actuel des médecins de moins de 40 ans est inférieur à celui des plus de 50 ans !
(2) L’étiopathie est une médecine manuelle, comme l’ostéopathie ou la chiropratique. Son mode d’action est hérité des techniques manuelles ancestrales du reboutement.
(3) Le shiatsu est une approche corporelle énergétique, un art du toucher favorisant une meilleure circulation de l’énergie vitale. Cette pratique est reconnue depuis 1955 par le ministère japonais de la Santé et du Bien-être.

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