www.rebelle-sante.com
communauteSans
Communauté
boutiqueSans
Boutique
Image décorative. En cliquant dessus, on découvre les différents abonnements proposés par Rebelle-Santé
S’ABONNER

La santé naturelle avec Sophie Lacoste

Neuf questions autour de la farine blanche

Au Moyen Âge, les Français consommaient un kilo de pain par jour. Ce pain était gris, et même noir pendant les périodes de disette. Noir, parce que les boulangers y ajoutaient un peu n’importe quoi – faute de mieux. Au XVIe siècle, par contre, l’utilisation du son a carrément été interdite en France – il fallait que le pain soit blanc, immaculé, contrôlable (débarrassé de ce que les boulangers mettaient dans le pain noir). Interdiction lourde de conséquences : la farine blanche ne nourrissant pas son homme, la population était donc obligée de chercher ailleurs pour s’alimenter correctement.

Sérieusement, je crois que la richesse de la gastronomie française est due à la pauvreté de son pain blanc. Et pourtant, il y a des pains noirs délicieux – qui iraient si bien avec l’art culinaire français. Comme le pain plus noir que noir de la Rhénanie. Napoléon en goûta lorsque ce pays était un département d’Outre-Rhin, mais il le donna à son cheval, en s’exclamant avec dégoût : “ C’est juste bon pour Nickel ! ”. Pumpernickel devint alors l’appellation commerciale de ce pain, et ceci jusqu’à aujourd’hui où il est toujours apprécié. Voici neuf raisons de changer cet état d’esprit.

Pourquoi encore se contenter d’un pain qui est incomplet ?

  1. La composition d’une graine de céréale (blé, épeautre, seigle, etc.) correspond grosso modo à la composition du corps humain. La farine intégrale est donc une base parfaite pour une alimentation complète.
    Tamiser la farine enlève les fibres, enlève aussi des minéraux, augmente ainsi la teneur en gluten – ET EN CALORIES : une catastrophe sur le plan alimentaire !
  2. Les chiffres du tamisage indiquent le poids des cendres quand on brûle un kilo de farine : 50 grammes pour la farine blanche, 150 grammes pour l’intégrale :
    pour être correctement nourri (le poids des cendres correspond à la richesse en minéraux), on a tendance à manger beaucoup trop de pain blanc – et à grossir en conséquence.
  3. La farine blanche et l’eau forment une colle, idéale pour poser le papier peint – selon le Larousse Ménager des années ’40. Parfait pour le tapissier, mais pas pour les pâtissiers : la farine blanche colle autant dans le côlon que sur les murs, et on risque la constipation.
  4. Si vous demandez un déconstipant naturel à la pharmacie, on vous proposera le son, finement moulu : à utiliser dans la soupe, sur les salades, et même sur une tartine de pain blanc beurrée ! L’Allemagne a connu sa réunification : voici la réunification du pain blanc et du son. C’est comme pour le sucre blanc et la mélasse : on croit rêver !
  5. Vous avez décidé de vous tourner vers les produits complets : BRAVO ! Mais sachez qu’aujourd’hui, toutes les céréales sont traitées, avec des cochonneries « phytosanitaires ». Et bien sûr, ces traitements se retrouvent surtout dans les produits complets.
    Un seul choix s’impose alors : complet, mais BIO !!!
  6. Si vous voulez introduire des spaghetti complets dans votre cuisine, allez-y progressivement… La première fois deux tiers de blanc et un tiers de complet, la deuxième fois moitié/moitié. Gastronomiquement, c’est très intéressant. Et c’est à vous de voir jusqu’où vos convives sont prêts à aller.
  7. Toutes les céréales sont dotées d’un conservateur naturel : l’acide phytique – déminéralisant pour notre organisme, mais qui se résorbe dans l’air après quelques heures en contact avec de l’eau. Ainsi, la germination après une pluie d’automne devient possible. D’où une condition impérative pour la cuisine : mouiller la farine complète quelques heures avant son utilisation.
    Pour le pain complet, il faut donc qu’il soit au levain – ET AU LEVAIN UNIQUEMENT : le levain lève la pâte en six heures. Mais la loi européenne autorise les boulangers à utiliser 4 % de levure pour un pain au levain. C’est exactement la quantité nécessaire pour faire un pain à la levure – qui lève en une seule heure. Le goût du levain y est, MAIS L’ACIDE PHYTIQUE N’EST PAS RÉSORBÉ puisque la pâte n’a pas levé 6 heures. Si c’est votre pain quotidien, votre organisme se déminéralisera !
  8. La farine complète n’est vraiment bonne que tant qu’elle est fraîche : le germe contient de la graisse qui rancit, et la farine s’oxyde au contact de l’air. Idéalement, les magasins bio devraient vendre le grain et mettre un moulin à la disposition de leur clientèle – comme on le fait en Allemagne.
    Ou alors chacun peut s’équiper d’un moulin domestique, acheter le grain et moudre la farine au fur et à mesure.
    Le matériel nécessaire existe bel et bien. Par exemple sur www.moulins-alma.fr
  9. La piètre qualité du pain industriel fait que le Français d’aujourd’hui n’en mange plus que 100-150 grammes par jour. « Le monde entier nous envie notre pain…? » Mon œil ! Oui, la baguette est connue partout dans le monde comme spécialité française. Mais personne ne songe nulle part à en faire son pain quotidien. Dans les pays où le pain est gris, les gens en consomment QUATRE FOIS PLUS que les Français leur pain blanc.Vous aussi, vous pouvez en manger plus – mais pas du pain incomplet.
    Et la farine blanche peut se rendre utile et conquérir son vrai marché :COMME COLLE BLANCHE ÉCOLOGIQUEPOUR VOS PAPIERS PEINTS,NATURELLE À CENT POUR CENT.

Magazine

À lire aussi

Choisissons bien notre pain quotidien!

Une belle tranche le matin, un sandwich à midi, un petit bout au goûter, et encore quelques miettes au dîner… Le pain est sur toutes les tables, de toutes les fêtes, de toutes les faims. Mais ce produit de tradition, plus ou moins bâtard, recouvre bien des réalités. Pour notre santé, lequel est vraiment bon… comme du bon pain?